Bienvenue!

Bonjour! Bienvenue sur mon blog!

J'ai 12ans, mais j'aime beaucoup écrire des livres, c'est pourquoi je crée un blog pour que tous ceux qui le veulent viennent les lire, et me prévenir en cas de problèmes, ou d'idée pour poursuivre un récit...
Il y a des livres pour chaque goûts: aventure, policier, humour, vie...
J'ai beaucoup d'auteurs préférés, et ce sont eux qui m'ont inspiré, c'est pourquoi je les remercie. Grâce à eux et à leurs idées, j'ai pris plaisir à lire, au point de vouloir à faire moi-même des livres, de passionner les personnes à la lecture, de faire travailler l'imagination.
Mes camarades de classe m'ont beaucoup aidé avec leur soutien, leur motivation et leur envie de voir mes livres finis. Ce sont elles qui m'ont poussé à faire ce blog pour lire mes livres en intégralité, et pas seulement un chapitre par jour et encore.
J'espère que ce blog vous plaira, et que vous viendrez souvent le visiter pour voir la suite de mes histoires.
Voilà, merci à vous de votre attention, je vais maintenant vous présenter mes histoires.

dimanche 12 mai 2013

Terror End Panic (1, Toute la Terreur du monde)

Futur Apocalyptique     /     Gaëlle Chevalier 




Remerciements tous particuliers à Laurianne et à  Sasha pour leurs idées et leur soutien.

Je remercie également tous mes camarades de 5e 1 Bleue pour l’inspiration qu’ils m’ont procurée.

Attention! Dans cette histoire, il n'arrive pas ce que je souhaite. Les personnes qui meurent, la guerre, le texte à la 1ere personne, bref, les actions qui se déroulent ne sont pas des rêves pour moi que j'aimerais dans la réalité.



PROLOGUE

L’idée d’une troisième guerre mondiale paraissait inconcevable à beaucoup de personnes. La ‘’paix’’ régnait depuis plusieurs décennies en Europe, en Amérique et en Asie. Certes, plusieurs grandes puissances telles que la France, les Etats-Unis, l’Angleterre ou encore l’Allemagne prenaient part aux ‘’petites’’ guerres qui avaient lieu en Afrique, mais cela n’atteignait pas la population des grands pays. Certaines personnes seraient d’accord avec moi si je disais que ces ‘’petites’’ guerres n’étaient qu’un avant-goût de la catastrophe mondiale qui allait débuter de la façon la plus horrible qui soit.
  L’idée que des bombes atomiques et autres tombent entre des mains malintentionnées paraissait –à certains- tout aussi improbable.
Les scientifiques inventent de nouvelles technologies et ne pensent pas un seul instant que leurs découvertes pourraient se retourner contre eux aussi facilement qu’un boomerang.
Mais dans le monde, toute chose a une faille et la paix ne pouvait pas durer si longtemps.


CHAPITRE 1                                               (28 mai 2016)

   La période la plus horrible de ma vie a du se dérouler durant ces trois années. Trois années souffrances et de morts. Combien d'amis ai-je vu périr à mes côtés? Combien sont morts dans cette guerre inutile? J'ai perdu les comptes... Nous sommes très peu à avoir survécu. La population mondiale fut divisée par deux en trois ans. Mais, sans vouloir paraître cruelle, cela régla bien des problèmes politiques, économiques, environnementaux...
   Je me rappelle comment tout cela a commencé. Nous étions en 2nde 1 Bleue. Nous étions en cours avec Mme. Milquet. Il faisait beau, les stores étaient à moitié fermés, nous étions tous en t-shirt
   Nous entendîmes alors la sonnerie. Pas la sonnerie du lycée, non, la sonnerie nationale, vous savez, celle que l'on entend le premier mercredi du mois. Tout le monde commença à se raconter des blagues sur la fin du monde. Une sorte de tradition.
   Je crois que je suis la première à réaliser que nous n'étions pas un mercredi. Je le dis d'une petite voix.
     "-On n'est pas un mercredi pourtant!"
   Là, tout le monde s'est tu. Ils venaient de réaliser ce que je disais, et ce que cela impliquait. Il y avait une guerre.
   La première preuve de l'existence de cette guerre se présenta dans la minute qui suivit. Nous étions tous figés, les nerfs tendus, l'oreille aux aguets, prêts à courir. Soudain, un avion passa au dessus de nos têtes. Un sifflement retentit, et une formidable explosion rasa un quartier à côté du lycée. C'est ce que nous pouvions voir à travers les stores. Et, d'un coup, les murs tremblèrent, les fenêtres se fissurèrent.
   Alors là, ce fut la panique totale. Des filles hurlèrent, des personnes se précipitèrent à l'extérieur de la salle. Nous vîmes Mme Milquet partir loin devant nous, seuls et désemparés. Tout asthme oublié, évidement.
   Au moment où nous atteignions,  mes amies et moi, l'escalier, un autre bombe fut larguée, détruisant les marches et tuant les élèves qui s'y trouvaient. Ce fut la fin des fenêtres, qui explosèrent. Je me protégea le visage, mais mes mains furent striées d'écorchures. La vague d'élèves se rua alors vers l’escalier intérieur. En passant devant les salles de classe désertes, je vis des lycéens qui, poussés par le désespoir, se jetaient des fenêtres et mouraient sur le coup en tombant sur le sol.
   Enfin, mes amies et moi arrivâmes en bas, dans la cour. Son état était épouvantable: des morceaux d'escaliers étaient tombés en faisant des cratères, des élèves étaient parfois en dessous, plus les cadavres de ceux qui s'étaient jetés... Bref, un vrai carnage. Mon estomac fit un salto quand il entr'aperçu le corps d'un type, les bras et les jambes formaient des angles bizarres, une flaque de sang s'étalait derrière le crâne. Soudain, Laure, une grande brune baraque des épaules (elle fait de la gym) me saisit le bras. Je sursaute et me tourne vers elle. Son visage ne reflète qu'une profonde inquiétude, comme nous tous, je pense.
   "-Gaëlle? Tu n'as pas vu Ella?
   -Elle était derrière moi, dans l'escalier! Elle ne doit pas être loin!
   -Peut être, mais je ne la trouve pas... Ah! Où est-elle?"
     Laure se retourne et s'en va. Je regarde alors autour de moi, et une question sournoise me vient à l'esprit: combien de personnes que je connais ne sont plus de ce monde?
     Je cherche mes amies. Ce ne fut pas compliqué, elles étaient regroupées sous le préau l'air hagard. Vanessa, la meilleure amie d'Ella, prend son courage à deux mains et déclare:
   "-On doit faire quelque chose!
   -Mais quoi? (Je n'ai pas ma langue dans ma poche) Retourner dans le bâtiment, maintenant en feu, serait du suicide!
   -Mais rester là aussi! s'exlame Laure.
  -Et que voulez-vous qu'on fasse? Personne ne nous a jamais expliqué ce qu'il fallait faire en temps de guerre, dis-je. Faut faire comme dans les livres: Attendre et espérer."
     Avant d'aller plus loin, il faut que je vous présente mes amies, car elles vont rester un petit bout de temps, et certaines même jusqu'à la fin.

  • Vanessa: elle est grande, brune, elle fait de la natation. Elle a du caractère et elle se laisse pas faire.
  • Laure: je vous l'aie déjà décrie il y a quelques lignes, mais pour ceux qui lisent entre les lignes, je répète. Elle est grande (aussi!), cheveux bruns-roux, yeux verts. Elle fait de la gym, elle est donc musclée. Elle aime pas beaucoup les conflits, elle préfère quand tout le monde s'entend bien.
  • Sophie: d'origine marocaine, elle a les chevaux bruns foncés bouclés et des yeux chocolats. Elle est en train de grandir. C'est le genre de fille qui rit tout le temps, toujours joyeuse, prête à remonter le moral.
  • Ella: c'est une thaïlandaise aux longs cheveux noirs. Elle est plutôt grande et jolie. Elle a un caractère de cochon: elle baffe tout le temps. Mais on peut toujours compter sur elle.
  • Et moi: je suis grande, blonde aux yeux bleus, toujours sarcastique. Je sais pas toujours ce que je dis et je n'ai pas ma langue au chat.
     Revenons à nos moutons. Un vrombissement dans l'air nous fait lever la tête. Un ''petit'' avion militaire est en train de se poser dans la cour. Alors, pleins d'élèves se précipitent vers lui. Mais je ne crois pas un seul instant à cet aide inattendue. Contrairement à deux de mes amies qui courent. Grave erreur.


CHAPITRE 2

   "-Non! Crie-je"
     Comme d'habitude, personne ne m'écoute. Enfin, presque comme d'habitude. Mais là, j'ai vraiment un mauvais pressentiment. Des soldats, pensant à des lycéens en temps de guerre? Étonnant.
     C'est alors que je découvris la supercherie. Des mitraillettes -ou autre, je ne m'y connais vraiment pas- étaient sorties du ventre du vaisseau.
   "-Non! Hurlais-je."
     Trop tard. Elles s'étaient déjà mises à tirer. Je vis la scène comme au ralenti. Les balles s’enfoncèrent dans les élèves, leurs corps s’effondrèrent lentement vers le sol. Holly et Anne tombèrent parmi les premiers. Dès que les tirs s’interrompirent, je vis Ella dévaler les marches vers nous, les cheveux légèrement roussis.
   "-Je vais bien, murmura-t-elle, je vais bien."
     Les moteurs de l'avion se remirent à tourner, et il décolla dans le ciel gris. On se précipita vers les corps d'Holly et d'Anne. Malheureusement, Anne était déjà morte, alors qu'Holly vivait encore. Je m'accroupis à ses côtés, sans faire très attention au sang un peu partout.
   "-Gaëlle... Dis à Etienne... balbutia-t-elle."
     Un immonde gargouillis lui coupa la parole, du sang dégoulina de sa bouche et ses yeux devinrent vitreux. Que souhaitait-elle que je dise à Etienne? Enfin donc! A quoi pensais-je? Qu'elle nous dirait que nous étions des super amies pour elle, qu'elle aurait aimé passé plus de temps en notre compagnie? Pas son genre.
    Une question me trotta alors dans la tête: pourquoi des ''militaires'' seraient venus dans un lycée pour massacrer tous les élèves? Pourquoi?
     Ma réflexion fut interrompue par un tremblement de terre. Quelques briques du mur tombèrent. A mon avis, il ne reste plus très longtemps avant que le lycée ne s'écroule. Je me tourne vers mes amies. Il est temps de quitter le lycée. Vanessa pleure, mais je pense que c'est plus pour la mort d'Holly ou d'Anne que pour la guerre. On se dirige ensemble vers la grille, croisant quelques survivants qui restent prostrés au sol, en état de choc.
     L'ancienne grille blanche qui se dressait à la bordure de la cour n'est plus qu'un tas fumant. On s'en approche lentement. Au fur et à mesure, mes mains se font remarquer: elles se teintent de mon sang. J'ai du être plus touchée dans l'explosion que je ne veux bien l'admettre. Soudain, j'entend des pas précipités derrière nous. Je me retourne et voit plusieurs silhouettes qui courent vers nous. Je saisis le bras de la personne à côté de moi -Laure- pour qu'elle se retourne. Je plisse les yeux pour essayer de distinguer quelque chose à travers l'épaisse fumée mais c'est impossible. En tant que parano, je me dis immédiatement que de toute façon je ne verrais leurs visages qu'à deux mètres: le moment où il sera trop tard pour s'enfuir. Je me retourne vers Laure et je vois qu'elle et les autres sont déjà sorties de l'école. Après un dernier regard en arrière, je me mets à courir pour les rejoindre. Je conserve un mauvais pressentiment à propos de ces personnes.
      Nous marchons dans les rues de la ville depuis de longue minutes. Les bâtiments sont en ruines, des gravats bloquent les routes, et je remarque certaines personnes restant prostrée dans un coin, attendant que la mort vienne les chercher, je pense. Il y avait aussi ceux qui avait l'envie de survivre et qui rassemble leurs provisions et leur famille pour s'en aller, à la campagne ou chez des amis. Mais nous, on pouvons nous aller ? Et puis, soudain, je sens que quelqu'un m'observe. Je regarde autour de moi, distingue vaguement une ombre sur un toit , qui disparaît rapidement. Je pense avoir rêvé car mes autres amies n'ont pas réagi. Alors, nous continuons à marcher, un peu comme si nous espérions qu'en marchant nous arriverions au bout de ce cauchemar.


       Après un long moment, on s'arrête. Personnellement, c'était une bonne nouvelle car je ne pouvais pas continuer plus loin avec mes jambes complètement épuisées et mes mains ensanglantées. Mais durant cette pause, je ne peux m'empêcher de me sentir observée. Je regarde vers les toits, mais personne n'est visible. J'observe attentivement mes amies, et ne distingue rien d'autre qu'une profonde inquiétude et lasses, oh oui, elles étaient lasses de tout cela après juste quelques heures de guerre. Mais cela ne répondait pas à mes questions. Où était la personne qui me mettait si mal à l'aise ? J'observais les coins de rues, les fenêtres des bâtiments. Le sentiment grandit, de plus en plus. Une personne me saisit les épaules, je reçut un coup, et ce fut le noir total.


CHAPITRE 3 :

      La première chose qui me frappe quand j'ouvre les yeux est la lumière. Une lumière éblouissante, blanche et semblant jaillir de partout.
       La deuxième c'est que je suis seule, dans une chambre au carrelage blanc. Je ressent une légère douleur à la nuque, comme un torticolis, même si je pense que c'est le coup que j'ai reçu qui fait ça.

       Je me lève doucement. Mes jambes tremblent quand je prend appui dessus, et je me rend alors compte que j'ai une perfusion. Ne souhaitant pas m’embarrasser, je l'arrache, retenant un cri de douleur. La porte s'ouvre dans un grincement léger, je regarde dans le couloir. Le sol est en carrelage blanc et les murs sont bleu-vert.

       Une fois dehors et la porte soigneusement refermée, je prend à droite. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut être parce que je suis droitière. J'ouvre la première porte qui arrive et je jette un œil dedans. Cette chambre est semblable à la mienne, mais il y a quelqu'un dans le lit. Je m'approche prudemment et découvre le visage de Laure, bien amoché. Je tente de la réveiller mais elle ne bouge pas. Je me résigne, retourne doucement à la porte. Au moment où je referme la porte et me retourne, je rentre dans une personne. Un soldat, vu son uniforme.

           « Oh non, pas encore » soupirai-je.

       Le soldat, qui fait une tête de plus et dix muscles de plus, me regarde d'un air surpris et méfiant. Il est blond, des yeux bleus pâles et un visage assez maigre.

           « -Mais de quoi tu parles ? Me demande-t-il d'une voix dubitative.

           -Tu vas me ramener à ma cellule et me recoller ma perfusion, c'est ça, hein ? T'es du côté des types qui ont bombardés le lycée, hein ?

             -Mais non, pas du tout, je fais partit d'un groupe de résistants !

             -Mais ça fait même pas une journée que la guerre à commencer !

             -Non ! Ça va bientôt faire une semaine. »

       J'en reste coite. Je n'ai quand même pas pu rester une semaine dans le coma dans cet hôpital ! Et Laure ne peut être encore endormie ! Je remarque que le type me dévisage. Je le toise ( même si j'ai un peu de mal tellement il est grand ), et il dit :
            « -Au fait, je ne suis pas un terroriste.
            - Bah t'es quoi alors ? Et qu'est-ce que tu fais là ? Et où on est ? Et...
            - Attends, m’interrompe-t-il, suis moi, les soldats arrivent. »
       En effet, on commence à entendre des pas rythmés au loin. Je tourne la tête vers le bruit. Le type me prend le bras et me tire du côté opposé. Je le suis en trébuchant. Nous courrons, suivons un dédale de couloirs, et au bout de plusieurs minutes je commence à me demander si il sait où il va. Soudain, une patrouille de soldats surgit juste devant nous, au détour du couloir. Je sursaute, mais les soldats, qui ont une rapidité d'action surprenante, nous ont déjà encerclés. Ils sont cinq, tous masqués et armés. Ils sont grands, musclés mais ne paraissent pas très malins.
           « -Êtes vous armés ? Demande un soldat.
            - Oui, répond le type à côté de moi.
           - Posez votre arme sur le sol, ordonne le premier soldat. Il se tourne vers moi, pendant que le type jette son fusil. Et vous ? Êtes vous armée ?
           - J'ai une tête à être armée ? » Répondis-je agressivement.
       Le soldat qui parle s'avance de deux pas vers moi. Il lève son arme et me la pointe sur le front.
            « - Es-tu armée oui ou non ? »
       Je sens une lame se glisser dans ma main droite. Je trésaille, mais c'est seulement le type qui vient de me donner un couteau.
            « - Et moi je vous ai demandé si j'avais une tête à être armée. »
       Le soldat s'approche encore plus. Au moment où je commence à sentir son haleine poisseuse, je lui lacère le bras avec mon couteau. Je crois lui avoir fait mal, car il se met à hurler. Profitant de la diversion, le type me reprend le bras et me force à la suivre. Je garde le couteau serré dans ma main droite. Le soldat que je viens de taillader hurle :
            « - Rattrapez les !!! »
       Mais nous avons pris trop d'avance, et ils nous perdent de vue au détour d'un couloir. Le type ouvre la première porte sur sa droite, me pousse à l'intérieur ( je manque de tomber) et referme derrière lui. Nous sommes dans une chambre froide, avec des carcasses d'animaux. On prend le temps de souffler un peu, et on entend les soldats passer en courant. Assez fière de moi, je lui murmure :
            « - Je t'ai sauvé la vie. »
        Il me lance un regard assassin, puis hausse les épaules. Je ne comprends pas vraiment ce que ça veut dire, mais il ne me laisse pas le temps de l'interroger : il est déjà repartit. Avec un soupir, je le suis dans le couloir maintenant désert.
       Après un long moment de marche, on arrive devant une porte munie d'un code, et elle paraît très sécurisée. Il tape un code très vite, je n'arrive pas à le voir, et entre dans la pièce. Je regarde à gauche, à droite puis me faufile à sa suite.



samedi 16 juin 2012

La mystérieuse auto-stoppeuse

Voici la première: Aventure, fiction.      Héro: Gabriel Mansfield      Inspiré d'un jeu de BigFishGames

LA MYSTÉRIEUSE AUTO-STOPPEUSE 

Prologue

     Je traverse un vilain nuage gris de pluie. Je ne vois pas à plus de dix mètres. Seul sur une autoroute déserte et glaciale. Brrr! Cela ne me dit rien qui vaille. Fichue réunion! Me taper ça pour trois mots intéressants!
     Mon regard glisse sur une photo sur mon tableau de bord: moi et ma soeur, dans un champ, un beau matin d'été 1984. J'avais quatre ans, ma soeur trois. Et dans ses bras elle tient un ours en peluche.
     Je pense que ma phobie des autoroutes désertes vient de là: ma soeur et ma mère (et l'ourson en peluche) revenaient de Gordon Creek, pour faire des achats, quand un cerf avait surgi, droit devant elles. Ma mère avait brusquement tourné le volant et... Mortes. Toutes les deux. Sur le coup. Et l'ourson complètement décapité.
     Comment s'appelaient-elles, déjà? Ma mère Éloïse, oui, ça je m'en rappelais, mais ma soeur, je ne sais plus... Christine? Christelle? La seule chose dont je me rappelle, c'est que son prénom commençait par Christ, car ma mère était croyante. Et l'ourson s’appelait Bidibule. Quel idiot je suis! Je ne me rappelle pas du nom de ma propre soeur, et pourtant, je me souviens de celui d'une peluche! Crétin, triple idiot, imbécile!
     Je freine un grand coup. Heureusement que je n'ai pas eu le même réflexe que ma mère! Une silhouette (humaine) droit devant! Faut qu'elle fasse gaffe, la gamine! Une auto-stoppeuse. Je lui fais signe de monter. Ce serait inhumain de la laisser dehors sous la pluie, quand même! Quand elle est dans la voiture, je lui adresse un bref sourire. Elle me regarde avec un regard empli de douleur, de tristesse et de joie. Des sentiments tout à fait contradictoires. Je la détaille dans mon rétroviseur. Plutôt jolie, la petite trentaine, brune, yeux noisettes. Mais la pâleur de son teint (à savoir: blafard) gâche tout le joli portrait.
   Quand on arrive à un embranchement, elle me fait signe qu'il faut qu'elle descende. Je lis le panneau: Gordon Creek. Mon sang ne fait qu'un tour. Gordon Creek. Le village où ma mère et ma soeur sont mortes. Bon sang (c'est le cas)! Cette fille, là, elle me faisait penser à quelqu'un. Maintenant je sais à qui: à ma soeur. Ma soeur était blonde, pas brune, mais ses yeux, noisettes, je n'avais jamais pu les oublier. Je regarde sur la banquette arrière si elle est descendue. Elle, oui. Le petit ourson en peluche, non. Ce n'est pas un ours en peluche comme on en trouve dans les magasins. Non. C'est l'ours en peluche. Celui de ma jeunesse. Je sors de la voiture comme si elle était en feu. Zut! Elle est déjà partie! Heureusement, le sentier est boueux, les traces de pas sont encore là. Plus pour longtemps. Je ferme ma voiture. Depuis sa mort, je rêvais de revoir ma soeur. Et la revoilà. Je dois la retrouver!


CHAPITRE 1

     Je rouvre ma voiture et récupère l'ours. Peut être qu'il pourrait me servir! Je regarde dans la boîte à gants: les papiers de la voiture, mon permis de conduire et une lampe torche. Là, je prend juste la lampe. A part si je tombe sur un policier, mes papier ne me serviront à rien. Bon, il ne reste plus que le coffre. Je l'ouvre. Mon sac de courses et mon sac de cours. Je vide le sac de cours qui est plus pratique et je fourre tout le nécessaire dedans: lampe, ours en peluche, chips, chocolat, pain, fromage... Ah oui! Ne pas oublier la clef de la voiture. Je la mets dans le sac.
     Je m'engage dans le chemin boueux. Les arbres ploient sous le souffle du vent. Pfff! La poisse! Je suis là, sur un chemin boueux, glissant et gorgé d'eau, avec un orage qui va éclater d'une seconde à l'autre, à la recherche d'une mystérieuse auto-stoppeuse qui me rappelle ma soeur. Non mais vraiment! Malheureusement, je peux pas faire demi-tour. Je ne sais pas pourquoi, c'est comme si quelqu'un me poussait vers Gordon Creek. Une personne invisible, bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle... Et si c'était un fantôme? Ben voyons! Je deviens beaucoup trop nerveux. Et pourquoi pas un vampire, un gobelin ou un elfe noir? Mais c'est vrai que cet endroit donne la chair de poule! Le vent qui siffle, les arbres qui se balancent en gémissant, les clôtures qui murmurent, les herbes qui bruissent... Non, non, je ne suis pas poète, loin de là, mais c'est le stress, j'ai besoin de rire...
     Cauchemar ! Mais oui! C'est ça ! Je suis en train de faire un cauchemar! La réunion était tellement ennuyeuse que je me suis endormi! Et bientôt je vais me réveiller! Je ferme les yeux très fort pendant quelques secondes. Re-zut! Ce n'est malheureusement pas un rêve. L'orage, le vent et la boue sont encore là. Je me remets à marcher au milieu des bourrasques de vent. Le sentier fait une courbe. Je le suis quand même. Et puis, soudain, à ma gauche, une vieille maison en bois apparaît. La toiture et le mur se sont écroulés d'un côté, mais l'autre côté est encore accessible. Et même vivable! Je m'approche d'une boîte aux lettres, cachée par un gros boisson de ronces et d'orties. Bien sûr, elle est fermée. Je m'avance vers la porte d'entrée et gravis les marches. Je toque à la porte.
     "-Qui est là? Entrez donc, la porte est ouverte."
     Ouf! Au moins, j'ai une certitude: ce n'est ni un gobelin ni un vampire, mais peut être une elfe noire. Je pousse la porte et entre dans la seule pièce de la maison. Il y a un canapé, un fauteuil et une table basse au milieu, une gazinière, un four et un évier à gauche, un frigidaire et la cheminée devant et deux étagères bourrées d'albums photo à droite. Un bon feu chauffe dans cheminée et une casserole est sur le feu. Ouf! Ce n'est pas une elfe noire, elle n'a pas les oreilles pointues. Mais c'est peut être une goule. Non, cette vieille dame est assise sur le fauteuil avec des bigoudis, des lunettes rondes, un vieux poncho et beaucoup de rides. La pièce est vraiment agréable, chaude et apaisante. Cela fait du bien, comparé au froid et à la pluie de dehors.
     "-Bonjour! Cela fait bien longtemps que je n'ai vu personne à Gordon Creek. Surtout un étranger.
     -En effet, je n'ai vu pas âme qui vive.
     -Si tu viens pour les magasins qui faisaient la réputation de Gordon Creek, sache qu'ils ont tous fermés ou brûlés. Cette ville est quelque peu devenue une ville fantôme.
     -Pourquoi cela?
     - Un jour, la famille qui dirigeait la poissonnerie a fait faillite. Fait étrange, car cette famille était aisée et ne gaspillait rien. Etant la seule poissonnerie de Gordon Creek, elle avait du succès. Donc, comme je te l'ai dit, elle a fait faillite. Les propriétaires, ruinés, se sont tués de chagrin et de désespoir. Leurs trois enfants se sont sauvés et on ne les a jamais revu. Beaucoup de personnes étaient végétariennes, cela ne les a donc pas dérangés. Sauf la mort de la famille bien sûr. Mais d'autres avaient besoin de poisson. Ils prirent un car pour aller à Fanillym Creek, un village voisin. Mais le car eu un accident. Une centaine de personnes étaient à l'intérieur et elles sont toutes mortes. Les femmes et les enfants de ces personnes partirent. Il ne resta alors plus qu'une vingtaine de personne. La moitié des survivants attrapèrent une terrible maladie et furent en quarantaine jusqu'à leur mort. Dès que l'autre moitié l'apprit, elle se sauva de la ville en plein hiver et mourut de froid. Seul mon mari, moi et ma fille sommes restés. Mais mon mari décéda de vieillesse et ma fille partit avec son fiancé. Elle m'envoie des lettres de temps en temps. Mais je suis seule, toute seule, et jusqu'à ma mort. Ne vous étonnez pas que je vous parle beaucoup, c'est que, comme je vous l'ai dit, je ne vois jamais personne. Les maisons tombent en ruines. Bientôt ce sera mon tour.
     -Et bien... En fait, je ne suis pas venu pour ça, je cherche quelqu'un... Une jeune fille pour être exact.
     -Oh là! Jeune homme! Il y avait plein de jeune filles, par ici! J'ai un album photo, tu pourras bienôt le regarder, si tu veux, avec toutes mes camarades de classe et celles de ma fille.
     -Bientôt?!
     -Oui, car avant je te demande d'aller me chercher mon journal dans la boîte aux lettres qui arrive par je ne sais quel miracle.
     -D'accord, d'accord..."
     Elle me tend les clefs. Je les prend et ressort dehors sous la pluie. J'ouvre la boîte aux lettres. A l'intérieur, il y a un rouleau de ruban adhésif. Je le garde et regarde le journal. Rien d’intéressant. En fait il y a juste tout ce qu'à raconté la vieille bonne femme. Les morts, les suicides, les maladies... J'ai une idée: Gordon Creek est une ville maudite.


CHAPITRE 2

     Bon, je ne vais pas rester sur de tels petits détails. Je re-gravis les marches et rentre dans la pièce. Tiens! La vieille dame n'est plus sur son fauteuil! Elle est penchée sur un vieux gramophone. Elle change le disque. Celui-ci me donne la chair de poule. Il me fait penser à Psychose. Super film, super effrayant, super cauchemars la nuit! Et en plus c'est celui-là qu'elle veut! L'autre était mieux, d'Antonio Vivaldi. C'est sûr, ça change beaucoup!
     Alors voici le mystérieux album. Je regarde attentivement chaque image. La plupart représente des photos de famille. Première page, non... Deuxième page, non... Troisième page... Oui! Il y a bien la fille. Elle est bien brune, yeux noisettes, parfaitement reconnaissable. Je m'approche de la vieille femme.
     "-C'est elle, madame.
      -Vraiment?! Mais... mais... c'est Christy!"
     Christy! Oui, c'est cela, c'est elle! Aucun doute, c'est bien ma soeur!
     "-Où habite-t-elle? Et... qui est-elle?
     -C'était ma meilleure amie.
     -Votre meilleure amie?! Dans ces cas là, ça ne peut pas être elle. Quand je l'ai vu, elle avait à peine trente ans!
     -Impossible! Elle était née le même jour que moi, le 24 juin 1931.
     -Bon, bon... Où habite-t-elle?
     -Eh bien, en face du cimetière, entre la maison du shérif et l'allée qui mène au ravin Mansfield.
     -Le ravin Mansfield?!
     -Oui, malheureusement, un jour, sa mère et elle étaient parties à Fanillym Creek pour acheter du poisson, mais un cerf avait surgi droit devant elles, et sa mère avait brusquement tourné le volant et elles sont mortes toutes les deux, car leur magnifique deux chevaux neuve a fini dans le ravin Demakoll, qui s'est fait renommé le ravin Mansfield, car elles s'appelaient toutes les deux Eloïse et Christy Mansfield.
      -Wow...Eh bah!
      -Et vous, jeune homme, comment vous appelez vous?
      -Euh... Gabriel Mansfield.
      -Ça alors! Le frère de Christy s'appelait Gabriel! Mais il est mort!
      -Euh... Oui, coïncidence... Dîtes moi, quel jour Christy est-elle morte?
     -Cela va vous surprendre... le 24 juin 1981.
     -Pas possible, elle est née ce jour là!
     -Comment? Parlez plus fort! Sachez le, j'ai 81 ans, je ne suis donc plus toute jeune!
     -Rien, rien. Merci beaucoup madame!
     -Mais de rien, de rien! Revenez quand vous le voudrez."
     Je sors et continue le chemin. J'arrive à la grande place, avec le puits. Et en face de moi il y a une église et un cimetière. J'ai (de nouveau) la chair de poule. Je pivote. Il y a le bâtiment du shérif et une grande et belle maison en bois. Légèrement effondrée, mais vivable. Je m'approche de la porte d'entrée. J'aperçois un mouvement à une fenêtre. Je recule et regarde. Une silhouette est à la fenêtre, appuie dessus avec ses deux mains et s’évapore dans l'air. J'ai un mouvement de recul. Je reviens devant la porte. Fermée à clef. De l'intérieur. Je contourne la bâtisse et arrive vers la porte de derrière. Barricadée. Bon. Ah! Tiens! Une chaise et une fenêtre. La fenêtre est hyper crasseuse. Certes, à Hundisson Hill, toutes les fenêtres sont propres, mais quand même. J'ai une idée subite. Je prend la chaise et la balance contre la fenêtre. Une fois. Deux fois. Trois fois. Et elle vole en éclat. La fenêtre, bien sûr, pas la chaise. Je glisse sur quelque chose et me retiens à la chaise pour ne pas glisser. Je récupère l'objet glisseur. C'est un gant de travail boueux mais utilisable. Je m'en sers pour retirer le reste de la fenêtre sur les contours. Je l'enjambe. Bien. Me voilà dans la maison. Je m'avance vers la porte de la pièce qui est entièrement vide, hormis les bouts de verre. Le parquet craque. Et s'effondre. Avec moi, bien sûr, sinon, ce ne serait pas drôle du tout... Ouille! Aïe! J'atterris comme un steak dans la cave. Et je perds connaissance.
     Pas de lumière?! Mais on est au Moyen-Age ou quoi? Bon, allumons la lampe et espérons qu'on ne va pas tomber (sens figuré, évidement) sur des cadavres. Ok, pas de cadavres. Juste un bazar pas possible. Je farfouille dans la boîte à outils. Vraiment, les gens d'autrefois n'avaient aucune imagination: boîte à gants, boîte aux lettres, boîte à outils... Pourquoi on a pas une machine à remonter dans le temps? Comme Docteur Who et Retour vers le futur. Comme ça, je ne prendrais pas Christy, et je ne m'arrêterais pas ici! Bonne idée, non? Oui, oui, bon, ok, il manque la machine à voyager dans le temps. Je prends un tournevis et une clef à mollette.. Et là, il y a le générateur de lumière. Un truc est coincé dedans. Un couteau! Je m'empresse de le sortir. Ça, ça va me  servir. Si ce n'est pas chouette?! Restons concentrés. Le générateur remarche et la lumière revient. Je récupère l'ourson et une clef, surement celle de la cave.. En effet. Cela s'emboîte parfaitement (encore une boîte!). La porte s'ouvre en grinçant. Je suis maintenant dans une cuisine qui a du être super jolie, mais là elle a l'aspect d'une poire moisie. Deux possibilités s'ouvrent à moi: 1) explorer d'abord cette pièce puis les autres ou 2) explorer d'abord les autres pièces puis celle là. J'essaie d'ignorer la troisième option: partir en criant et en courant jusqu'à ma bonne vieille jeep pour partir à tout jamais de cet endroit maudit et finir mes jours dans un asile psychiatrique.


CHAPITRE 3

      Je chasse cette possibilité de mon esprit. Partir serait idiot. Pas maintenant. Je me dirige vers un couloir en bois. Sur ses murs, il y a des photos. Je les observe. Étrange... Sur les images, seule Christy est en bon état. Les autres personnages sont déchirés en partie. C'est comme ci... Comme ci elle était revenue et avait pris soin d'elle sur les photos... Idée complètement stupide, certes, mais dans un coin comme celui là, plein d'idées me viennent en tête dont jamais je n'aurais pu penser les avoir à l'esprit. Du genre aller au ravin et sauter, me jeter dans le puits, tout ça pour avoir à éviter la vision et la pensée des choses horribles qui ce sont passés dans ce village maudit. Oui, maudit, c'est bien le mot.
     Je m'arrête subitement. Le sol du couloir s'arrête. Comme ça. Pouf! D'un seul coup. Le trou en face de moi est si profond que je vois pas le fond et si large que je vois pas l'autre côté. Et j'aurais sûrement pu tomber dedans si une tache bordeaux ressemblant (étrangement) à du sang ne m'avais pas intriqué. Mais j'ai quand même failli tomber dedans. Et si j'étais tombé, j'aurais pu me casser un bras ou une jambe, ou, autre solution, mourir sur le coup la nuque brisée. Je respire un grand coup. Il paraît que les pensées négatives sont néfastes pour l'équilibre mental. La première fois, j'avais ri au nez de mon prof de philo, et je m'étais dit que c'était lui qui avait un problème mental. Allez, respire, expire, respire...
     Un hurlement suraigu m'empêche de finir ma séance de repos. Mon stress, ma nervosité et mes pensées suicidaires repartent de plus belle. Je cours à la cuisine. Le cri provient d'une pièce à côté. Que, bien sûr, je n'ai pas exploré. Je pousse la porte. J'ai un sursaut. Un petit garçon se précipite à la fenêtre, pose ses deux mains sur la vitre, hurle puis disparaît. Il répète son manège encore une fois. Ce qui m'a choqué, c'est le petit garçon qui était blanc transparent et qui flottait au dessus du sol. Un fantôme. Un esprit. Une âme perdue. Un revenant. En fait, je l'avais déjà vu, en rentrant, à la fenêtre de devant. Mon père ne cessait de me répéter d'aller voir un psy. Je n'avais jamais voulu y aller. Et maintenant, si, et je dis bien si, j'arrive à sortir d'ici, je cours chez un psychologue. Promis juré. Bien sûr seulement si je deviens pas parano avant...
     Je fouille les autres pièces de la maison. Rien. Rien, toujours rien. De la cendre, des images, de la poussière, de la crasse... J'en ai assez. Tout cela n'est pas possible; C'est une mise en scène. Cet endroit a été monté pour tourner un film... Je reviens à la réalité. Je dois arrêter de penser à des échappatoires. Je suis là. Ou, du moins, mon corps. Car mon esprit est loin, très loin, à Hundisson Hill, dans ma chambre, en train de dormir. Tranquille. Mais, comme disait mon prof de philo, l'esprit de peut rien sans le corps, et le corps ne vaut rien sans l'esprit. Là, je me rends compte qu'il avait raison. Je me sens faible, diminué. Un vide aussi profond que celui du couloir en moi. C'est une impression terrible. L'impression que tout va s'écrouler. Que c'est la Fin. Je regrette tout, tout absoluement tout. Même d'être né et d'avoir vécu ça. Mais c'est trop tard. Beaucoup trop tard. J'ai vu ce village. J'ai entendu les histoires de la vieille femme. J'ai senti l'odeur de la peur et de la maladie. J'ai touché du sang pour la deuxième fois de ma vie. La première c'était quand ma mère et ma soeur sont mortes. Et maintenant, tout restera gravé à jamais dans ma mémoire. Jamais je ne l'oublierais. Jamais. Jusqu'à ma mort qui me paraît de plus en plus en plus proche. Quoiqu'il arrive dans ma vie, je suis condamné à gardé ces souvenirs dans ma tête. Pour l'éternité.
     Il n'y a plus aucune pièce que je n'ai pas inspecté. Je les connaît toutes par coeur. Chaque détails, chaque grain de poussière. Je devrais sûrement retourner voir la vieille dame de la maisonnette. Peut être qu'elle me donnera plus d'informations. Plus de renseignement sur le petit garçon et sur la tache de sang. Bon, par où, la sortie? Hors de question de repasser par la cave. Je repense à la porte de devant, fermée de l'intérieur. Qui a bien pu la fermer? Sinon, personne n'aurait pu sortir! Une pensée horrible me traverse l'esprit: et si les habitants de la maison étaient dans le grand trou du couloir? Et si c'était une fosse? Je repousse cette terrifiante image. Je me dirige vers la porte de devant. La clef est dans la serrure. Je la tourne.
     Me voilà dehors. Bon, direction la vieille femme.


CHAPITRE 4

     Je suis devant la maison de la vieille femme. Les lumières sont éteintes. De grandes bourrasques de vent pénètrent dans la bâtisse. Il fait froid. Il n'y a pas de grandes volutes de fumée qui sortent de la cheminée. Des vitres sont cassées. La bois du pavillon est pourri. Pourtant, la dernière fois que j'y suis venu ne doit pas remonter il y a si longtemps! Je regarde ma montre. J'étouffe un juron. Il est 3h24. J'ai pourtant quitté la réunion à 22h30! J'ai donc passé à peu près 5h dans ce lieu maudit! Enfin, cinq heures pour faire un changement pareil, c'est pas possible!
     Je gravis les marches prudemment. J'ai peur que le bois pourri cède sous mon poids. Et de me fouler la cheville et de ne plus pouvoir partir. Je toque à la porte. Aucune réponse. Je frappe un peu plus fort. Rien.  Je donne un petit coup de pied dans la porte. Ma chaussure s'enfonce dans le bois comme dans du beurre. La porte s'écroule en arrière. La pièce me surprend.
     Il y a des éclats de verre partout. Les braises du feu sont froides. La gazinière est recouverte d'une fine couche de poussière. Le canapé est éventré, des plumes voletant dans l'air. Des albums photos gisent par terre. Une étagères est sur le sol. Les aliments dans le frigidaire sont périmés depuis longtemps. Et, surtout, il n'y a aucune trace de la vieille femme.
     "-Madame? Madame?!"
     Personne ne me répond.
     "-Hou hou! Il y a quelqu'un?! Et oh!"
     Toujours rien. Une grande bourrasque de vent pénètre dans la pièce. Les plumes me tournent autour, comme pour me chasser. Soudain, un pompon surgit au coin du fauteuil! Le pompon du poncho de la vieille dame! Je contourne la table basse.
     "-Madame, vous allez bien?"
     Je hurle. Je pouvais pas m'en empêcher. Je devais évacuer le trop plein de stress et de terreur. Et là... Là c'est la goutte qui fait déborder le vase. Les vêtements de la bonne femme sont là, sur le fauteuil, mais au milieu d'eux, il n'y que... Des os et un petit tas de poussière. Un cadavre en décomposition. Je recule précipitamment. Je trébuche et tombe sur les albums photos. Une photo s'élève et se pose sur ma main. Je l'observe .
     Je hurle de nouveau. Sur la photo, c'est Christy avec ma mère en train de ramasser des fraises. Je me précipite dehors. Je m'adosse contre contre une planche de bois. Je respire très fort. Il ne pleut plus. Il fait juste très froid. Je ne sais plus quoi faire. Je fouille dans mon sac pour trouver un morceau de chocolat.  Ma main tombe sur la clef de ma Jeep. J'ai une idée. Je pars d'ici. Je me mets à courir sur le chemin boueux. Je glisse très souvent. Je trébuche contre une racine et tombe dans la boue. C'est gluant. Berk! C'est dégoûtant. Je me relève. Aïe! Ma cheville me fais mal. Je continue mon chemin en grimaçant. Ma voiture est en vue. J'appuie sur le bouton. Ah! La belle lumière orange! Je n'ais jamais rien d'aussi beau et d'aussi rassurant. J'ouvre la portière. Je rentre dans ma Jeep et me barricade. Soulagement total. La bonne odeur de ma Cherokee. Le cuir de mes sièges. Tout cela me réconforte.
     Je mets en route le moteur. J'appuie sur l'accélérateur. Me voilà à dix mètres du lieu maudit. Soulagement total. Je quitte Gordon Creek une bonne fois pour toute, et je n'y retournerais plus jamais.

CHAPITRE 5


     Je roule sur l'autoroute déserte et glaciale. Cela fait cinq minutes que j'ai quitté Gordon Creek. C'est pour moi un bonheur intense et total. Le simple fait de me savoir en vie. Le destin est cruel de m'avoir fait subir une telle épreuve. Ma cheville gauche me démange et mon dos me fait souffrir suite à ma chute dans la cave. Ah! Mais tout cela n'est que de l'histoire ancienne. Je vais rentrer chez moi, prendre un bon chocolat chaud, et tout raconter à mon père. Et, bien sûr, il va croire que je me suis endormi au volant et que tout cela n'était qu'un rêve. Ou, plutôt un cauchemar. 
     Je freines un grand coup. Deux silhouettes ont surgi droit devant moi. Je les observe à la lumière des phares. Deux femmes. Mon coeur fait un bond. Je connais ces deux femmes... Oui, elles me disent quelque chose... Je ne dois surtout pas les faire monter. Surtout, surtout, surtout pas. Sinon... Je ne sais plus. Je leur fais signe de monter. Non! Il ne faut surtout pas qu'elle monte! Surtout pas!  Elles sont dans la voiture. Je les regarde dans mon rétroviseur. L'une est plutôt jolie, la petite trentaine, brune, yeux noisettes, et l'autre est blonde, cheveux légèrement ondulés, yeux noisettes. Elles me rappellent quelqu'un, c'est fou ça... Je ne me rappelle plus qui... Oui, vraiment plus... Je ne dois pas démarrer. Surtout pas. Je démarre. Je ne contrôle plus mes gestes.
     On roule de nouveau sur l'autoroute déserte et glaciale. Personne ne parle. C'est une ambiance étrange. Une sorte de retrouvailles non voulue... Oui, mais pour des retrouvailles, il faut se connaître, et là, personne ne se connaît... Sauf les deux femmes. Je ne sais pas. Je ne sais plus rien. Je contrôle plus rien. C'est un peu la même sensation que tout à l'heure, sauf que cette fois c'est l'inverse. Mon esprit est là mais mon corps est déjà arrivé à Hundisson Hill. L'impression est vraiment étrange. J'ai l'impression de les connaître, mais de ne pas les connaître... Vraiment très étrange. Il faudra que j'aille voir un psy, c'est sûr. Il me dira que j'ai un problème mental, qu'il faut que j'aille dans un asile psychiatrique. Mais c'est pas grave. Au moins je serais avec des êtres vivant. Pas avec des fantômes et des petits tas de poussière. D'ailleurs, quelle heure est-il? Je regarde ma montre. 4h58. Déjà? Le temps passe beaucoup trop vite par ici. On dit que le temps passe vite quand on s'amuse. Et bah c'est super faux! Je crois que, en six heures, je n'ai pas dû rire une seule fois. Sauf nerveusement, mais je ne compte pas puisque ce n'est pas joyeux. Oh oui, vraiment pas joyeux.
     Mon téléphone sonne. Je l'avais complètement oublié celui là! Je regardes du coin de l'oeil qui m'appelle. Mon père. Oh non! Je vais devoir lui expliquer. Je décroche.
     "-Allô?
     -Gabriel!
     -Ah euh... bonjour p'pa...
     -Ça fait des heures que je t'attends et tu n'es toujours pas rentré!
     -Ah euh... oui... je vais tout t'expliquer. J'ai pris une auto-stoppeuse et j'ai dû la déposer à Gor..."
     La communication est coupée. Il n'y a plus de réseau. Et de batteries. Gordon Creek et son autoroute sont coupées du monde.
     Quand on arrive à un embranchement, elles me font signe qu'il faut qu'elles descendent. Je m'arrête et les laisse descendre. Il y a un panneau en bois. 
     Je lit le nom du village.
     Mon sang se fige dans mes veines.
     Je hurle.
     Ma montre sonne. Il est 5h00.
     Je relis pour être sûr.
     Oui, cela n'a pas changé.
     Gordon Creek.


FIN
   


     

jeudi 14 juin 2012

Voyage Mortel: T1 L'Archipel Wuhu

Deuxième histoire: Policier            Héros: Héléna et Marine Aïbel            Inspiré de Wii Sport Resort
(Remerciements à Laurianne Silbert et à Clélia Guyon pour leurs idées et leur aide pour écrire cette histoire.)


VOYAGE MORTEL: L'ARCHIPEL WUHU

Chapitre 1:
Arrivée à l'archipel Wuhu

     Après 5heures de route et 1heure de bateau, la famille Aïbel vient à peine de débarquer au port de l'île Wuhu.
"-Alors Héléna, on vas où, maintenant? demanda Nicolas.
-Eh bien, il faut passer par le pont de la Baie, puis suivre l'allée de Palmiers et on arrive dirrec't à l'hôtel, répondit Héléna.
-Tu es sûre? Je n'ais pas envie de me retrouver dans le mont Tagadamachin, ironisa Marine.
-Ne vous disputez pas! Suivons les conseils de Héléna. Cette île n'est pas bien grande, nous ne pouvons pas nous perdre!" proposa Isabella.
     Ils suivirent donc les conseils de Héléna et arrivèrent bientôt à l’Hôtel de la Plage. Une petite dame les "accueillis".
"-Bonjour. Vous êtes qui?
-Euh... Les Aïbel.
-Hum... Ah oui. Chambre 23, deuxième étage.
-D'accord, merci."
     Ils empruntèrent l'ascenseur, et arrivèrent bientôt à leur chambre. Nicolas inspecta la chambre, Isabelle rangea les affaires, Marine regarda le plan et Héléna sortit chercher le journal.
~~~~~~
     Héléna descendit les marches du devant de l'hôtel puis se mit à courrir vers la plage. Elle arrive près du "rocher-du-chameau-mais-pas-trop" et vit un groupe de garçons penchés sur le journal. Elle se pressa donc de l'acheter. Mais avant qu'elle puisse le lire, l'un des garçaons s'approcha d'elle et lui dit:
"-Passe ton journal."
     Elle hésita. Il dut le remarquer car il ajouta:
"-T'en fais pas, j'vais pas t'le v'ler ton journal.
-Mmmm...
-Cimer!
     Il prit le journal des mains et le lut. Elle se pencha par dessus son épaule pour regarder la première page du journal:

L'ART CHIPEL

Meurtre?

  Hier soir, à miniut, Françaois Ednalloh est mort suite à une flèche plantée dans son coeur. Il y avait alors deux personnes: Mr et Mme Tsar, qui sont placés en tête des suspects. La police mène une enquête.

Résumé de l'enquête

  -Le tir ne peut pas venir des deux suspects, car le tir venait d'un autre endroit: une petite corniche derrière la cascade,
  -Des traces de tabac ont été retrouvées sur la corniche alors qu'aucun des deux suspect ne fume,
  -Par mesure de sécurité, le port et l'aéroport de la ville sont fermés.
   La police recherche le criminel, toujours en liberté sur l'île Wuhu.
  Merci de votre attention,
Commissaire Dubonbois.


     Le garçon commença à s'avancer lentement vers le groupe.   
"-Eph! Mon journal!  
 -Ah oui. Tiens.   
-Merci."     
     Il repartit, laissant Héléna seule sur la plage. Celle-ci s'avança à son tour vers le groupe.   
"-Bon, tout le monde connaît Franc, ici? Ok. Il va falloir enquêter. On est pas beaucoup, mais il faut bien faire avec...   
-Je peux vous aider?"     
     Héléna regretta tout de suite d'avoir dit ça.  Quatre visages surpris se tournèrent vers elle. Celui qui paraissait "chef" de bande lui dit.   
"-Il faudrait que tu te lèves à 6heures du matin et que tu bosses beaucoup.   
-Et alors? J'suis pas une mauviette.   
-T'es pas d'ici. Pourquoi tu te soucierais des types d'une pauvre île minable?   
-Et bah, tu vois, sur ta pauvre île minable, j'y suis.   
-M'ouais... Les gars?"     
     Tous les autres garçons haussèrent les épaules   
"-Ok. Demain, 6heures, place des joggeurs.   
-D'accord. A demain."     
     Elle tourna les talons et s'en alla. Elle ouvrit la porte de leur chambre d'hôtel à la volée.   
"-Maman! Papa! Marine! Venez voir le journal.     
-Héléna! Tu m'as fait peur!   
-Rho! Mais qu'est-ce qu'il y a?   
-Un meurtre! Un meurtre à la cascade!  
 -Quoi? Mais qu'est-ce que tu racontes?   
-Mais tu rigoles là?! C'est pas possible!   
-Vraiment?! Montre nous ça!"     
     Il y eu un échange de cri. Un meurtre à l'île Wuhu! Cette île si calme!     Qui avait bien pu faire ça? 


Chapitre 2:
Le premier rassemblement



     ''Cela fait quelques minutes que Héléna est sortie. A 6heures, ce n'est pas son habitude...''                                                        
     Marine s'habilla en vitesse et sortit. Elle se dirigea vers la ville. Personne. Puis elle entendit  des voix venant de la place des joggeurs.
     "-Bon bah moi c'est Tim, eux c'est Jules et Julien, et lui c'est Raphaël.
     -Ok.
     La voix de sa soeur!
     -Bah et toi?
     -Héléna.
     -Ok. On va se répartir les tâches. Toi, euh, là... Héléna tu vas au nouveau village. Nous, on va à la ville.
     -Eph! Je vais pas seule au nouveau village.
     -Pourquoi? T'as peur?
     -Non, mais je fais fonctionner mon cerveau, moi. La ville est plutôt petite, le nouveau village aussi, certes, je te l'accorde. Mais vous êtes quatre. La ville coupée en quatre, c'est petit... Alors le nouveau village ça paraît hyper grand par rapport à un quart de la ville. Vous comprenez ou je ré explique?
     Un silence s'en suivi. Personne compris ce qu'elle racontait. Sauf Marine, mais elle avait l'habitude de la manière brutale de Héléna pour expliquer. Elle sortit de sa cachette.
     "-Je peux aller avec elle si vous voulez.
     -Héléna! Tu as un clone?
     -Non. C'est ma jumelle. Comme Jules et Julien, quoi...
     -On est pas jumeau!
     -Juste frère avec un an de différence.
     -Ah, oups.
     -Ok, toi et toi vous allez au nouveau village."
     Tout le monde se sépara.
     "-On doit faire quoi?
     -On doit recenser tous les habitants.
     -Et eux c'est qui?
     -Des garçons.
     -Oui, merci, j'avais cru en effet le remarquer!
     -Tu as donc ta réponse."
~~~~~~
     "-Bon alors, passons aux éliminations. On supprime de la liste les vieilles personnes et les bébés.
     -Les bébés?
     -Bah oui, t'as déjà vu un bébé faire de l'escalade et tirer à l'arc?
     -Ouais.
      -Cherche pas, Tim, c'est elle le bébé Tarzan.
     -Ah, ok...
      -Et les handicapés? demanda Raphaël.
     -Bonne idée. On supprime aussi."
          Toute la bande se concentra sur sa liste. 
     "-Et après?
     -Oui, bonne question.
     -Bah, c'est fini pour aujourd'hui. A demain.
     -D'accord. A demain.
     -Salut!"


Chapitre 3:
Une personne étrange

     Les six amis étaient adossés contre le muret de la place des joggeurs. Toutes les personnes qu'ils avaient mis sur leur liste étaient hors de cause. Chacune avait un alibi pour ne pas s'être levé en pleine nuit.
"-J'ai une idée...
-Ah oui? Laquelle?
-Et bien... On a bien fait que la ville et le nouveau village?
-Ouais.
-Et si... Et si le criminel était à l'hôtel?
-Mais oui! Bien sûr!
-Mais t'as raison! Bon, Héléna et Marine, vous essayer de surveiller les personnes dans l'hôtel. Raph et moi on les surveille de l'extérieur et si quelqu'un nous paraît suspect on le poursuit. Et Jules et Julien vous piratez les caméras de vidéo surveillance pour nous trouver un suspect.
-Pas de problèmes.
-Ouais, zéro problème.
-D'accord.
-Ok.
-No problemo.
-Allez, on se sépare."
~~~~~~


     Il fait nuit. Raphaël est adossé contre un palmier. Tim est un peu plus loin. Une jeune femme sortit de l'hôtel. Raphaël fit signe à Tim de la suivre. Ils se fondirent dans la nuit. Le dernier sortit un pièce de sa poche et la lança en l'air. Au moment ou elle retombait dans sa paume, un homme apparut devant l'hôtel. Raphaël remit la pièce dans sa poche. L'homme lui paraissait étrange: tout en noir, la capuche rabattue sur le visage... Il disparut dans la nuit, suivit par un Raphaël silencieux.

~~~~~~

     La bande s'était réunie sur la plage. Lieu inhabituel, mais une course de cyclisme avait lieu et la place faisait partie du parcours. Chacun racontait l'après-midi qu'il avait vécu.
     "- Alors, Marine et moi, on a entre-aperçu de loin un type bizarre...
     - Ouais, il regardait toujours partout, sursautant au moindre bruit. Mais on a pas plus d'info.
     -Ok, faudra voir. Raph?
     - Eh bah il y avait un homme, très étrange lui aussi, tout en noir. Mais je l'ai perdu, il marchait trop vite et il faisait nuit noire... Nouvelle lune! Enfin, bref, je l'ai perdu près du Lac aux Canards. J'ai cherché mais j'ai pas retrouvé sa trace...
     - Ok... Piste sérieuse, là... Les frères?
     - Pas de type bizarre chez nous. On a quelques couloirs, un ascenseur et le hall d'entrée sous surveillance.
     - Ok, bon boulot les gars! Raph et Héléna, vous irez au Lac chercher des traces, Jules et Julien vous continuez votre boulot et Marine et moi on va en ville interrogez deux trois personnes."
     Les groupes fait par Tim ne convenait pas à tout le monde. Mais personne ne le contredit ouvertement.

~~~~~~

     "- Dis, tu es aveugle?"
     Héléna et Raphaël s'était séparés. Elle longeait le lac tandis que lui s'enfonçait dans la forêt. Héléna s'était accroupie au bort de la falaise, à la fin du petit sentier. Raphaël s'approcha.
     "- Non pourquoi?
     - Dans ce cas, c'est ton ophtalmo qui est aveugle.
     -Mmm... Qu'est qu'il y a?
     -J'ai trouvé un passage, dans la roche.
     -Sérieux? Montre!"
     En effet, il y avait une fine entaille dans la roche. Héléna se releva et s'y faufila.
     "- Viens, Raph! Faut que tu vois ça!
     -Attends! J'arrive!"
     Ils étaient dans une sorte de caverne, sur un chemin en pente qui faisait presque demi-tout à un moment. Ils contournèrent un petit lac souterrain, puis s'arrêtèrent en face d'une autre sortie (ou entrée), à côté de la cascade. Juste derrière. Et en face, une petite corniche. La petite corniche.
     "- Bon bah au moins on a la réponse à notre question!" 

~~~~~~

     "- Rien à signaler.
     -Ouais.
     - L'Art Chipel! Demandez l'Art Chipel!  Meurtre à zone de golf B!
     - Viens vite! Il nous faut ce journal.
     -Ouais! Allons-y!"
     Ils coururent jusqu'au vendeur. Et en achetèrent un. Tim blêmit petit à petit.
     "- Qui aurait put un jour deviner qu'une balle de golf tuerait quelqu'un?"


Chapitre 4:
Pas si mauvaise idée

     La bande était réunie. Tout le monde était dans un état secondaire. Gabriel ne voulait plus faire rire, Tim était assis et non debout, Marine était recroquevillée sur elle même, Jules regardait dans le vide et Julien affichait une mine dégoûtée. Tim repris possession de ses moyens le premier et se releva.
     "-On va quand même pas nous laisser abattre!  On en a vu des plus dures que ça.
     -Ouais, bien dit!
     -C'est vrai.
     -Mais que voulez vous qu'on fasse? On a même pas de plan!
     -Toi, peut être, mais moi j'en ai un.
     -Le suspens a assez duré, Héléna, finis-en.
     -Y faut le filer.
     -Non, sérieux, tu croyais qu'on jouait à la marelle!?
     -Mmm... Non, pas à la marelle. Mais au sprint, oui.
     -Côté humour là...
     -Humour? Mais qui parle de blague?
     -Laissez la finir!
     -J'ai déjà dit mon plan: le filer dès le DÉPART!
     -Le départ?
     -Oui, le départ. Au lieu de rester plantés devant l'hôtel, on devrait attendre devant sa chambre.
     - Précise.
     - Une ou deux personnes montent la garde devant la chambre et le reste dehors. Chaque équipe a un tallky-wallky. Lorsqu'il sort, léquipe une préviens l'équipe deux qui préviens l'équipe trois...
     -Bonne idée. Je suis pour.
     - Nous aussi.
     -Moi aussi. Je suis d'accord avec elle.
     - M'ouais, pourquoi pas, je ne suis pas convaincu...
     - Rho! Mais t'as décidé d'être grognon aujourd'hui?!
     - Non, non mais... Où sont les tallky-wallky?
     -Dans ma valise.
     - Dans ta... Sérieux, Héléna, tu te balades avec des tallky-wallky dans ta valise?!
     - Bah... Oui, pourquoi?
     - Tu sais, dans sa valise, il y a aussi un couteau suisse et dague de cinq pouce.
     - T'as l'intention d'assassiner quelqu'un?
     - Oui: toi! Mais non, c'est une blague, je rigolais! 
     - Pendant un instant, j'y ai cru...
     -Arrêtez de vous chamailler et Héléna dis moi le n° de chambre.
     - C'est la n° 327, troisième étage.
     - Ok. Alors moi et Marine on va devant la chambre..."
     Raphaël et Héléna échangèrent un regard entendu. Jules et Julien se regardèrent en souriant.
     "- Les frères vous le pister depuis l'hôtel jusqu'au bois où Raphaël et Héléna vous attendrons pour prendre la relève."

Chapitre 5:
Poursuite à pied

     Raphaël et Héléna patientait dans un arbre, pas très loin de la faille. Bien à l'ombre sur une grosse branche, il mangeait des cacahuètes et se chamaillant, comme d'habitude. Pour eux, aucun signe de l'homme.

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     Tim secoua Marine.
     "- Il est là!
     - Ok."
     Elle sortit son tallky-wallky, le mit en route et se mit en liaison avec Jules et Julien.
     "- Il sort de sa chambre. Préparez vous. Il va pas tarder.
     - D'accord... On surveille... Ah oui... Il est là... On y va... A plus!"

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     L'homme sortit de l'hôtel. Jules et Julien le pistèrent. Il commença par monter le sentier du Passage et remonta jusqu'à la Zone de Panorama. Là, il s'arrêta. Mais les deux frères de furent pas dupes: il cherchait à savoir si les deux garçons qui le suivaient étaient dangereux. Il dut les juger désintéressants car il continua sa route. Il emprunta le Pont de Bois, traversa le Chemin de Château et suivit le Sentier du Lac. Il déboucha dans la forêt. Julien imita le cri de la chouette: c'était le signal pour signifier à Raphaël et à Héléna que c'était à eux de jouer.


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     Le cri de la chouette! Héléna poussa Raphaël du coude. Celui-ci, surpris, tomba de l'arbre dans un amas de feuille, de mousse et de brindilles.  Il brandit un point et allait crier contre Héléna quand elle lui balança leurs affaires sur la figure et sauta à son tour.
     "- Espèce de...
     - Chut! Tu veux nous faire remarquer?
     - Mais tu veux que...
     - Je veux que tu te taises!
     - Mais qui va...
     - Chut! T'es sourd ou quoi?! Chut! Le type arrive!
     - Fallait le dire plus tôt!
     - Tu m'as pas laissé le temps."
     L'homme venait de surgir. Ils se blottirent dans leur tas. L'inconnu pénétra dans le passage. Héléna se releva, prit son sac à dos et se mit à courir vers la faille. Raphaël trébucha contre une branche et tomba par terre. Il se redressa et courut à la suite de Héléna.
     "- Attends moi!
     - La chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés!"
     Héléna rentra dans la faille. Raphaël se prépara à rentrer quand il entendit un cri à lui exploser les tympans tellement aigu qu'il alla encore plus vite et se cogna son genou endolori contre la roche. Il lâcha un petit cri (vraiment pas comparable à celui qu'il avait entendu à l'instant) et pénétra à l'intérieur. Il récupéra son sac et se retourna. Ce qu'il vit lui coupa le souffle.